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#1 - Peut-on continuer à “sauver” sans (se) sauver ?

Dernière mise à jour : 20 oct.


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1. SITUATION DE DÉPART

Au sein du SDIS Novum, le Service de Santé et de Secours Médical (SSSM) accumule des signaux d’alerte :

  • Temps de travail hebdomadaire > 60h depuis 2020, mails envoyés la nuit.

  • Plusieurs cas de burn-out avérés chez les ISP et MSPP, dont un départ et des arrêts maladie prolongés.

  • Aucun recrutement significatif au SSSM malgré l’augmentation des besoins, avec une direction qui invoque un manque de budget depuis plus de 10 ans, alors qu’il y a chaque année 15 recrutements d’officiers supérieurs hors SSSM.



2. PROBLÉMATIQUES OUVERTES

  • Comment un service censé “prendre soin” peut-il justifier de ne pas prendre soin de ses propres agents ?

  • L’argument financier permet-il de déroger à la loi et aux valeurs de la fonction publique ?

  • Le SSSM peut-il encore prétendre à une crédibilité en matière de qualité de vie au travail (QVT) et de prévention des risques psychosociaux (RPS), alors que la santé de ses propres agents est compromise ?

  • Faut-il prioriser la continuité de mission ou la santé des agents ?

  • Est-ce la soumission ou la subordination qui prévaut dans ce contexte ?

  • La loyauté vis-à-vis de la hiérarchie peut-elle justifier l’acceptation de conditions de travail délétères ?



3. ANALYSE CROISÉE

Axe Santé

  • Le burn-out est reconnu par l’OMS comme un phénomène lié au travail, avec des répercussions graves sur la santé physique et mentale (cf. OMS, HAS, INRS).

  • Les longues heures de travail augmentent le risque de décès par AVC et maladie cardiaque (OMS/OIT, 2021).

  • Le service, devenu malade, devient un facteur de risque pour ses propres membres.


Axe Droit

  • L’obligation légale de l’employeur est claire : protéger la santé physique et mentale de ses salariés (Code du travail, fonction publique, textes européens).

  • La responsabilité du chef de service et de la direction peut être engagée en cas de manquement manifeste (voir jurisprudence sur le burn-out).

  • L’argument budgétaire n’a pas valeur d’excuse légale.


Axe Sciences humaines

  • La frontière entre subordination (accepter l’autorité légitime) et soumission (obéir contre sa santé, sans échappatoire) est franchie.

  • La crise d’autorité questionne le rapport à l’éthique institutionnelle, à l’autonomie et à la possibilité même de désobéissance “juste”.

  • Les biais cognitifs de tous les acteurs (auto-justifications, rationalisations) peuvent empêcher une prise de conscience et des actions correctives.



4. QUESTIONS OUVERTES POUR LA RÉFLEXION

  • Un chef sympathique ou compétent peut-il être excusé de ses négligences ?

  • Peut-on respecter certaines valeurs tout en sacrifiant la santé des agents ?

  • Le respect du grade prime-t-il sur la santé et la dignité humaine ?

  • Jusqu’où va le devoir de réserve face à un système défaillant ?

  • La passivité collective légitime-t-elle l’inaction des dirigeants ?



5. PISTES D'ACTION

  • Préconisation minimale : Mettre en place des mesures collectives de prévention, pas seulement des actions individuelles.

  • Faut-il créer un comité d’éthique au SDIS Novum ?

    • Objectifs : ouvrir le dialogue, dépasser le statu quo, rendre la parole “sécure” pour tous, identifier les angles morts.

    • Mise en garde : un comité d’éthique “alibi” serait pire que l’absence de comité.

  • Proposer un audit externe, croiser les regards avec des disciplines non représentées dans l’organigramme (philosophie, droit du travail, sciences de l’éducation…).



6. POUR ALLER + LOIN

  • Références : OMS, HAS, INRS, OIT, Service Public, Code du travail, littérature sur la maltraitance institutionnelle et la violence organisationnelle.

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